L’été, on bouge plus… et pourtant on prend du poids. Pourquoi ?
- François Lovo Pro
- 17 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 nov.

Pourquoi ce paradoxe métabolique ?
L’été évoque la lumière, le mouvement, les promenades, les baignades, les soirées entre amis. On marche davantage, on jardine, on nage, on se dépense plus spontanément. Pourtant, chaque année, beaucoup de personnes constatent un phénomène troublant : une prise de poids estivale, parfois subtile mais bien réelle, même si elles déclarent « ne manger que des salades » ou « bouger toute la journée ».
Ce paradoxe n’a rien d’un caprice de la balance. Il s’explique par des mécanismes physiologiques précis, par des comportements alimentaires souvent invisibles, et par la manière dont la chaleur modifie notre métabolisme.
L’illusion des repas légers : la salade qui pèse lourd
Nous associons spontanément la salade d’été au repas sain par excellence. Fraîche, colorée, végétale, elle donne l’impression d’un choix léger. Mais le cerveau fait parfois abstraction des « détails » qui transforment un plat simple en véritable bombe énergétique.Une salade peut atteindre 800 à 1 000 kilocalories en cumulant plusieurs sources de graisses, même de bonne qualité : avocat, huile généreuse, fromage, œufs, jambon cru, graines, olives, thon à l’huile.
Ajoutez des fruits très sucrés comme le melon ou les raisins, et la « petite salade fraîche » devient un repas dense, parfois plus riche qu’un plat de pâtes complet.
Ce n’est pas la qualité des aliments qui pose problème, mais leur accumulation. Le corps, lui, enregistre tout.
Les douceurs de l’été : un sucre discret mais quotidien
L’été rend les plaisirs sucrés plus accessibles, plus légitimes, plus réguliers. Une glace sur le port, un sorbet à la plage, une tarte aux abricots chez des amis, un cocktail en terrasse, un rosé pamplemousse, un mojito, une eau pétillante aromatisée au sirop…Ces apports dispersés dans la journée créent une succession de petites hausses glycémiques. Individuellement, elles semblent insignifiantes.
Mais cumulées, elles activent le stockage, même en cas d’activité physique importante.Parallèlement, les fruits de saison sont délicieux, juteux, mais souvent très riches en fructose. Consommés en dessert, ils fermentent plus facilement et augmentent la charge glycémique globale.
La rétention hydrique estivale : une adaptation naturelle du corps
Le corps, exposé à la chaleur, retient davantage d’eau afin d’éviter la déshydratation. La transpiration augmente, la fréquence urinaire diminue, le sodium se redistribue dans les tissus, et le système rénal s’ajuste pour préserver l’hydratation interne.
Si l’on ajoute à cela une consommation accrue d’olives, de chips, de charcuteries d’apéritif, ou encore de crudités parfois difficiles à digérer, la sensation de gonflement est presque inévitable. Cette rétention peut représenter un à deux kilos supplémentaires, sans lien avec une quelconque prise de graisse.
Pourtant, sur la balance, le chiffre grimpe… et entraîne parfois une inquiétude injustifiée.
Le métabolisme basal ralentit en été : un fait avéré
Le froid stimule la combustion interne. La chaleur, elle, l’inhibe. C’est un principe de thermorégulation.En été, le métabolisme basal diminue naturellement, car le corps n’a plus besoin de produire autant de chaleur. Ce ralentissement entraîne une baisse de la dépense énergétique au repos.Autrement dit, même si l’on bouge davantage, les calories brûlées au fil de la journée sont souvent inférieures à celles dépensées en hiver. Les longues baignades ou balades douces sont excellentes pour le bien-être global, mais ne suffisent pas toujours à compenser les apports supplémentaires, surtout si les repas sont plus riches qu’ils n’y paraissent.
Le rôle du terrain : un facteur trop souvent négligé
Chaque personne réagit différemment à la chaleur, au sucre, au sel, aux matières grasses. Ces variations dépendent du terrain et de l’état métabolique réel.
Une thyroïde un peu ralentie, une légère résistance à l’insuline, un microbiote fermentaire, un foie chargé par l’alcool, les fruits, les excès ou les glaces, une élévation du cortisol due aux voyages, à la chaleur, au manque de sommeil…
Tous ces éléments influencent la manière dont le corps stocke, élimine, digère et utilise l’énergie.L’été, le terrain se manifeste souvent plus fortement, car les sollicitations métaboliques sont plus nombreuses.
Comment rester léger l’été… sans se priver et sans frustration
Il est tout à fait possible de profiter pleinement de l’été en gardant une silhouette stable et une énergie fluide. L’objectif n’est pas de se restreindre, mais de choisir intelligemment.
En intégrant une source de gras à la fois par repas, en consommant les fruits à distance plutôt qu’en dessert, en alternant glaces et alternatives légères comme les compotes fraîches ou les bâtonnets maison, on soutient la glycémie au lieu de la brusquer.En ajoutant deux à trois « sprints métaboliques » courts chaque semaine, on relance la sensibilité à l’insuline et on favorise la combustion des graisses profondes.En buvant davantage et en soutenant l’émonctoire rénal avec des plantes douces, on réduit la rétention.En se connectant au rythme du corps plutôt qu’à celui de la balance, on retrouve un rapport plus apaisé avec son image.
En résumé
L’été n’est pas automatiquement synonyme de minceur, même si l’on se déplace davantage. Entre les salades trop riches, les plaisirs sucrés, la rétention hydrique et la baisse du métabolisme basal, la prise de poids estivale devient parfaitement compréhensible.Mais une fois ces mécanismes connus et compris, il est très simple d’ajuster ses routines, sans frustration ni contrôle excessif.C’est dans cette douceur consciente que l’on retrouve équilibre, légèreté et vitalité.
François LOVO
On prend du poids l'été. Pourquoi ?


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