Vitamine A et Thyroïde : une relation profonde et encore trop méconnue
- François Lovo Pro
- 17 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 nov.

Lorsque l’on explore les causes de fatigue persistante, de frilosité inhabituelle, de ralentissement métabolique ou de brouillard mental, on pense souvent aux apports iodés, au fer, au sélénium, au zinc ou à la vitamine D. Pourtant, un acteur essentiel reste souvent dans l’ombre : la vitamine A, sous sa forme active, un véritable chef d’orchestre de la communication hormonale et du métabolisme cellulaire.
Dans mon accompagnement depuis plus de dix ans, j’observe fréquemment que certaines personnes, malgré une bonne hygiène de vie et parfois même un traitement thyroïdien validé par leur médecin, continuent d’exprimer un terrain ralenti. Elles décrivent une énergie instable, un moral fragile, une digestion délicate, une impression d’être « en dessous de leur ligne de flottaison ». Très souvent, l’étude attentive de leur biologie fonctionnelle révèle une piste : un besoin accru en vitamine A active.
Une vérité biologique trop longtemps ignorée
La vitamine A active, ou palmitate de rétinyle, joue un rôle fondamental pour soutenir les tissus, la vision nocturne, la peau, l’immunité, mais aussi la communication hormonale. Plus précisément, elle semble participer à la modulation du dialogue entre la thyroïde, le foie et les récepteurs cellulaires. La littérature scientifique suggère que cette vitamine influence non seulement la synthèse hormonale, mais aussi la conversion hépatique, ce qui peut contribuer à améliorer l’équilibre énergétique général.
Ce qui est passionnant, c’est que le rôle de la vitamine A ne se limite pas à un mécanisme isolé. Il s’inscrit dans un réseau beaucoup plus large : fonction hépatique, transport intracellulaire, disponibilité en acides gras essentiels, équilibre oxydatif, métabolisme des caroténoïdes, plasticité hormonale. Autrement dit, elle participe à une véritable symphonie métabolique.
Vitamine A et conversion hormonale : une synergie à connaître
La T4 produite par la thyroïde n’est pas, en elle-même, la forme la plus active. Elle doit être transformée en T3, forme pleinement utilisable par nos cellules. Ce processus dépend en grande partie du foie. La vitamine A active soutient la fluidité de ce passage, grâce à son rôle dans l’expression de certaines enzymes clés, dans la santé des membranes cellulaires, et dans la bonne intégration des signaux métaboliques.
C’est souvent là que les personnes en terrain hypothyroïdien se sentent piégées. Elles peuvent recevoir un apport externe d’hormones, mais si la conversion, la réception ou la réponse tissulaire ne sont pas optimales, l’énergie reste basse. La vitamine A peut alors agir comme un facilitateur, un modulateur, une clé manquante.
Toutes les formes de vitamine A ne se valent pas
Les aliments riches en bêta-carotène, comme la carotte ou la patate douce, sont excellents pour de nombreuses personnes. Mais chez certains individus, particulièrement en terrain hypothyroïdien ou en cas de foie ralenti, la conversion du bêta-carotène en vitamine A active peut être insuffisante. Cela peut expliquer qu’une alimentation « parfaite sur le papier » n’apporte pas toujours le regain d’énergie attendu.
Le palmitate de rétinyle, forme bioactive directement utilisable par le corps, est celui qui semble le mieux répondre aux besoins des terrains fatigués. La littérature fonctionnelle l’étudie de plus en plus, notamment son influence sur les marqueurs thyroïdiens, l’énergie subjective et la clarté mentale.
Le rôle du foie dans la santé thyroïdienne
Beaucoup de personnes ignorent que le foie réalise une grande partie du travail lié aux hormones thyroïdiennes. Il convertit, filtre, active ou désactive les signaux métaboliques. Lorsqu’il est saturé, inflammé, surchargé en sucres raffinés ou en graisses oxydées, ou simplement épuisé, les conversions hormonales s’en ressentent.
C’est pour cela que la vitamine A active doit parfois être soutenue par une alimentation plus végétale, riche en fibres, en polyphénols, en acides gras stables, en protéines digestes, ainsi que par une hygiène de vie douce, un sommeil suffisant et une gestion du stress adaptée.
Attention aux huiles porteuses et aux formulations industrielles
La qualité des compléments dépend autant de la vitamine A contenue que de l’huile dans laquelle elle est diluée. Les huiles polyinsaturées instables, souvent utilisées dans l’industrie, peuvent s’oxyder et contribuer à la charge métabolique.
Les huiles plus stables, comme le ghee clarifié ou l’huile de coco, permettent une absorption plus cohérente et un meilleur respect du terrain.
Une approche cellulaire, personnalisée et respectueuse
Il serait réducteur de croire que la vitamine A seule peut transformer un terrain. Elle fait partie d’un ensemble. Dans mes consultations, je prends toujours en compte les bilans sanguins, les ressentis, les signes de fatigue, l’alimentation réelle, les antécédents, le sommeil, le stress, l’environnement, les émotions, et les interactions avec d’éventuels traitements médicaux.
Chaque accompagnement vise à proposer une stratégie profondément individualisée, qui respecte la physiologie, la sensibilité, le terrain digestif et le rythme propre de chacun.
Ce qu’il faut retenir
La vitamine A active joue un rôle majeur dans la santé globale et influence de nombreux paramètres liés à l’énergie, au métabolisme et au bien-être. Son intérêt est particulièrement marqué lorsque l’on observe un terrain ralenti ou un besoin accru de soutien hépatique et cellulaire.
L’idée n’est jamais de remplacer un traitement médical ou de poser un diagnostic, mais d’accompagner la physiologie de manière intelligente, respectueuse et naturelle, en s’appuyant sur la micronutrition et l’hygiène de vie.
François LOVO Vitamine A et Thyroïde

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